Recyclage des batteries : ces giga-usines qui s’implantent dans le nord de la France

Une « vallée de la batterie » dans le nord de la France

Batteries : une nouvelle industrialisation pour les Hauts-de-France

C’est une petite révolution qui se dessine dans les Hauts-de-France. Dans les années qui viennent, les territoires du nord de la France vont accueillir plusieurs méga-usines de batteries électriques. Après celle d’ACC qui a été inaugurée en 2023 à Douvrin, l’unité d’Envision devrait suivre cette année à Douai, puis celles de Verkor (2025) et ProLogium (2026) à Dunkerque. Une montée en puissance encouragée par la réglementation : à partir de 2035, les voitures thermiques (essence et diesel) ne pourront plus être mises en vente au sein de l’Union européenne.

Ce bouleversement du paysage économique régional va permettre aux Hauts de France d’amorcer une nouvelle réindustrialisation – plusieurs décennies après celle construite autour de l’automobile. Au total, l’arrivée de ces gigafactories devrait permettre la création de 20.000 emplois en une dizaine d’années. C’est aussi, pour la région, l’occasion de se voir affublée d’un nouveau surnom : la « vallée de la batterie ».

Recyclage des batteries : la mise en place d’une économie circulaire

La dynamique observée dans les Hauts-de-France va aller au-delà des seules unités de construction de batteries électriques. Des méga-usines dédiées au recyclage de ces accumulateurs vont aussi voir le jour sur le territoire nordiste. Elles vont permettre de créer un écosystème complet autour de la batterie électrique. Pourra alors se mettre en place une ambitieuse démarche d’économie circulaire grâce au réemploi des matières extraites des batteries usagées – ces dernières pouvant être recyclées à 95 %. Il s’agit là d’un enjeu stratégique : le contenu des batteries en fin de vie (en particulier les métaux rares) va être de plus en plus prisé dans les années qui viennent, au vu de l’augmentation annoncée de la production de véhicules électriques.

La réglementation va permettre, là encore, d’inciter un tel développement. L’Union européenne a en effet prévu des objectifs de récupération de métaux dans les batteries usages (50 % du lithium à fin 2027 par exemple). L’institution a aussi défini des niveaux minimums de contenus recyclés dans les batteries neuves (par exemple 16 % de cobalt, 6 % de lithium ou 6 % de nickel à partir du 18 août 2031).

Dunkerque : comment seront recyclées les batteries de voitures électriques ?

L’annonce a été faite en 2023 par l’entreprise minière et métallurgique française Eramet et le spécialiste de l’eau et des déchets Suez. Les deux sociétés ont développé un partenariat pour créer un vaste pôle de recyclage de batteries de voitures électriques dans le Grand port maritime de Dunkerque (Nord).

Deux unités vont voir le jour. La première, l’usine « amont », permettra dès 2025 de démanteler 200.000 batteries par an et de produire la précieuse « black mass », une poudre noire riche en métaux précieux. La seconde unité, l’usine « aval » d’hydrométallurgie, sera opérationnelle en 2027 et sera dédiée à l’extraction et l’affinage des métaux stratégiques contenus dans la black mass (nickel, cobalt, lithium). Ils pourront ainsi être réutilisés pour la production de nouvelles batteries.

Recyclage des batteries électriques : de nouveaux projets à venir

La « vallée de la batterie » est en plein expansion. De nouvelles implantations d’usines devraient donc intervenir dans les années qui viennent. Certaines sont déjà connues. C’est le cas par exemple de l’unité de recyclage de batteries électriques en fin de vie portée par la start-up française Mecaware. Son lancement est prévu fin 2027 sur une friche industrielle, à Béthune. Le Norvégien Hydrovolt a également annoncé le lancement d’un centre de recyclage à Hourdain. Il devrait voir le jour courant 2025.