Afin d’accompagner le développement du covoiturage en France, de nombreuses aides ont été mises en place par les pouvoirs publics et les entreprises. Quelles sont les subventions auxquelles vous pouvez prétendre ? On vous dit tout !
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Covoiturage : une pratique durable pleine d’atouts !
Partager une même voiture avec des collègues ou des voisins pour se rendre au travail ? C’est le principe, très simple, du covoiturage, qui doit permettre de réduire le nombre de véhicules utilisés pour les déplacements domicile-travail. Une pratique que souhaitent développer les pouvoirs publics. Aujourd’hui, « 70 % de ces déplacements sont réalisés par des véhicules individuels, la plupart en voiture seule et on estime à 3 % la part de covoiturage quotidien », explique le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Une marge importante existe donc pour renforcer cette mobilité durable.
Les atouts du covoiturage sont nombreux. Le premier intérêt est bien évidemment écologique : partager un véhicule permet de limiter les émissions de CO2. C’est un « levier essentiel face aux enjeux de sobriété énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre », rappelle le ministère de la Transition écologique. Dans le même temps, le covoiturage permet de réduire les problématiques de congestion des voies de circulation et de libérer des places de stationnement.
Autre atout, sur le plan financier : il favorise votre pouvoir d’achat. « Un automobiliste qui habite à 30 km de son lieu de travail et qui covoiture quotidiennement en alternance avec un voisin ou un collègue économise près de 2000 € chaque année », assure le ministère de la Transition écologique.
Enfin, c’est aussi un atout pour les entreprises : en encourageant le covoiturage, elles renforcent les liens entre salariés et, par suite, favorisent la qualité de vie au travail. Elles développent également ainsi leur politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), tout en renforçant leur marque employeur et, donc, leur attractivité.
Focus
Covoiturage, mode d'emploi
Il existe deux façons principales de mettre en relation un conducteur avec un ou plusieurs passagers. Le covoiturage planifié, tout d’abord. Des particuliers sont mis en contact par le biais d’applications ou de sites et s’engagent à conduire ou à être conduit sur des trajets définis à l’avance. Le plus souvent, le covoiturage est toutefois réalisé sans plateforme (dans 96 % des cas selon le ministère de la transition écologique), de manière informelle, avec des membres de l’entourage (famille, collègues…).
Les échanges financiers entre les conducteurs et les passagers doivent se limiter au partage des frais de déplacement (usure du véhicule, carburant, péage…). Ce partage n’est pas soumis à la TVA, ne constitue pas un revenu. Le conducteur n’est pas soumis non plus au paiement de cotisations sociales. Il est recommandé par les pouvoirs publics de fixer des offres inférieures ou égales à 0,20 € / km et par passager.
Quelles aides pour les salariés ?
Des aides pour le covoiturage proposées par l’Etat
Afin de développer la pratique du covoiturage, les pouvoirs publics ont lancé fin 2022 un plan national. Il prévoit la mise en place de différentes aides à destination des personnes covoiturant sur une distance inférieure ou égale à 80 km (une prime pour le covoiturage longue distance existait également mais a été annulée en juin 2024 par le Conseil d’Etat).
Première subvention, réservée aux nouveaux conducteurs adoptant le covoiturage : une prime de 100 euros obtenue via les plateformes de covoiturage. Le versement est progressif : vous touchez une première partie lors du premier déplacement (25 € minimum). Le reste de la somme vous est attribué si vous effectuez neuf autres trajets dans les trois mois suivants. A noter : la prime est versée sous forme monétaire ou de bons d’achat pour des produits de consommation courante. Par ailleurs, elle n’est pas cumulable avec des incitations mises en place dans le cadre du dispositif des Certificats d’économie d’énergie (CEE).
Autre aide financière prévue par l’Etat : le dispositif « 1 euro de l’Etat pour 1 euro de la collectivité ». Vous touchez une aide de la part d’une collectivité territoriale ? Bonne nouvelle : l’Etat double la mise en soutenant les conducteurs concernés à un niveau égal à l’aide attribuée localement.
Des aides locales pour encourager la mobilité durable
De nombreuses collectivités locales ont mis en place à travers la France des aides pour encourager la pratique du covoiturage. A travers des campagnes d’incitation financière, elles vous permettent de recevoir une prime pour chaque personne transportée si vous êtes conducteur. Si vous êtes passagers, vous pouvez covoiturer gratuitement ou pour une somme modique. Une carte en ligne permet de les recenser.
En Ile-de-France, par exemple, les passagers ayant un abonnement pour les transports en commun Navigo annuel, mensuel ou Imagin’R, bénéficient de deux trajets de covoiturage gratuits par jour. Le dispositif est accessible sur l’application Ile-de-France Mobilités. De même, dans l’agglomération nantaise, une aide financière déployée par la Métropole et la Région Pays de la Loire est versée aux conducteurs (jusqu’à 84 € par mois). Les passagers n’ont quant à eux qu’une légère contribution financière à s’acquitter (0,50 €).
Des aides proposées par les entreprises
Le coup de pouce du forfait mobilité durable. Votre employeur peut lui aussi vous aider financièrement à pratiquer le covoiturage. Le forfait mobilité durable s’adresse ainsi aux collaborateurs (CDI, CDD, stagiaires, apprentis…) qui utilisent un mode de transport durable (vélo, covoiturage comme conducteur ou passager, transports publics…). Son montant est fixé à un montant maximal de 700 € par salarié dans le secteur privé (800 € maximum en cas de cumul avec un abonnement aux transports en commun). Il est exonéré de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu. Les agents du secteur public peuvent, quant à eux, toucher 300 € maximum (exonérés d’impôt).
Des aides créées par les entreprises. Dans les sociétés de plus de 50 salariés, les déplacements domicile-travail doivent désormais être évoqués lors des négociations obligatoires avec les partenaires sociaux. Un terrain d’accord doit être trouvé pour mettre en place des mesures réduisant le coût de ces trajets tout en limitant leur impact sur l’environnement. Cela peut passer, dans certaines sociétés, par le déploiement de mesures incitant au covoiturage. Elles peuvent également avoir comme cadre un Plan de mobilité employeur, bâti de manière volontaire au sein des entreprises – et de manière obligatoire dans les organisations où les négociations obligatoires précédemment évoquées n’ont pas abouti. Différents types d’aides peuvent être proposées : remboursement des frais de transport, réductions des frais de stationnement, primes etc.
L’ensemble de ces mesures a-t-elle incité un nombre croissant d’actifs à pratiquer le covoiturage ? Oui, si l’on se fie aux statistiques du covoiturage par plateforme (qui représente environ 4 % du covoiturage français). En juin 2024, 1 003 837 trajets ont été réalisés. Ils n’étaient que 802 952 en juin 2023 et 452 835 en juin 2022. A terme, le gouvernement ambitionne d’atteindre 3 millions de trajets quotidiens (avec ou sans plateforme), soit trois fois plus qu’en 2022. Cela permettrait de réduire de 4,5 millions de tonnes les émissions de CO2, soit 1 % des émissions de gaz à effet de serre annuelles de la France.
A retenir
- En covoiturant, vous faites du bien à la planète, mais aussi à votre portefeuille : lorsque la distance domicile-travail est de 30 km, cela peut représenter une économie de près de 2000 € par an !
- Une prime de 100 € a été mise en place par l’Etat à destination des nouveaux conducteurs pratiquant le covoiturage
- Votre entreprise peut vous encourager à pratiquer le covoiturage par l’intermédiaire d’un forfait mobilité durable de 700 € maximum