C’est la version renouvelable du GNV (Gaz naturel pour véhicule). Le bioGNV est un carburant actuellement en plein développement. Comment est-il fabriqué ? Quels sont ses atouts ? Focus sur un gaz plein de promesses.
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GNV et bioGNV : le gaz, une solution mature pour une mobilité durable
Rouler au gaz ? C’est une alternative vers laquelle se tournent de plus en plus de professionnels. Le marché des poids-lourds, des bus ou des utilitaires utilisant le GNV (Gaz naturel pour véhicule) et le bioGNV sont ainsi en développement en Europe, notamment en Italie (1 million de véhicules en circulation). Les données sont plus modestes en France avec, en février 2024, 37 800 véhicules roulant au GNV ou au bioGNV, mais l’Hexagone affiche désormais une croissance importante de ses immatriculations. C’est tout particulièrement le cas des véhicules lourds : leur nombre est passé de 8600 en 2019 à 22500 en 2023 soit un nombre de véhicules en circulation multiplié par trois.
Quelles différences entre le GNV et le bioGNV ?
Les deux carburants contiennent essentiellement du méthane et ont les mêmes propriétés. Ce qui les distingue, en revanche, c’est leur mode de production. Le GNV résulte de l’extraction de gaz naturel depuis des gisements en sous-sol. Le bioGNV est issu pour sa part d’une filière de méthanisation. Ce biogaz provient de la fermentation de déchets de l’industrie agroalimentaire, de la restauration collective, de l’agriculture ou encore de boues de stations d’épuration. Ces déchets sont placés dans des méthaniseurs et brassés à 37°C. Leur fermentation va permettre de produire, après épuration, du biogaz. Celui-ci pourra être utiliser tant pour le chauffage, la cuisson que comme carburant.
Quels sont les atouts du bioGNV ?
Une énergie verte 100 % renouvelable
Le bioGNV est la version renouvelable du GNV. Il se présente sous deux formes : biogaz naturel comprimé (bioGNC), la plus courante, et biogaz naturel liquéfié (bioGNL). Son premier atout : il constitue une solution particulièrement pertinente pour lutter contre le réchauffement climatique. Il émet ainsi cinq fois moins de CO2 que le diesel, note France Mobilité Biogaz (0,608 kgCO2/kg pour le bioGNC contre 3,10 KgCO2/l pour le diesel, et 2,96 kgC02/kg pour le GNC). « En effet, le CO2 libéré à l’échappement d’un véhicule roulant au bioGNV est en fait le CO2 consommé par les végétaux méthanisés lors de la fabrication de ce biocarburant », poursuit l’association. De quoi lui permettre d’afficher un bilan carbone presque neutre !
De même, comme pour le GNV, les concentrations de particules fines d’un véhicule roulant au bioGNV sont particulièrement réduites par rapport au seuil de la norme Euro VI (- 95 %). Les émissions d’oxydes d’azote (NOx) sont également beaucoup plus faibles que celles d’un véhicule diesel de même génération (jusqu’à -70 %). En conséquence, les véhicules roulant au bioGNV ont une vignette Crit’Air 1 permettant de circuler dans les zones à faibles émissions.
Focus
BioGNV : un prix légèrement supérieur au GNV
Dans les stations, le bioGNV affiche un prix à la pompe légèrement plus élevé que le GNV. A l’origine de cet écart : le montant des garanties d’origine achetées, explique GRDF. Ces certificats électroniques assurent la traçabilité du carburant et prouvent qu’il a une origine renouvelable. Le surcoût est en moyenne de l’ordre de 4 à 8 centimes TTC par kg.
Favoriser une économie circulaire
Autre atout du bioGNV : il impulse le développement d’une économie circulaire. « La méthanisation encourage l’exploitation en circuit court, rappelle GRDF. Les unités de traitement devant être le plus souvent possible installées à proximité des stations-service, en alimentation directe des sites de distribution. » Cette production locale est par ailleurs un gage de sécurité et d’indépendance pour assurer notre approvisionnement énergétique. C’est enfin un levier pour le développement économique des territoires et la création d’emplois de proximité.
Focus
Demain, 100 % de biométhane ?
Bonne nouvelle pour les utilisateurs de GNV : leur véhicule peut rouler au bioGNV sans qu’aucune modification ne soit nécessaire. Et le carburant connaît un succès croissant. « La transition vers le bioGNV s’accélère », se réjouit-on chez France Mobilité Biogaz. De fait, le taux d’incorporation du biométhane dans le GNC représentait près de 40 % en 2023 (près de 30 % pour le GNV de façon globale). La filière poursuit un objectif ambitieux : 100 % de bioGNV dans le GNV distribué en France en 2033.