Le bus à hydrogène, le moyen de transport en commun de demain ?

Un nombre croissant de collectivités locales misent sur l’hydrogène pour réaliser la transition énergétique de leur flotte de bus. On vous explique pourquoi elles voient en lui une solution d’avenir pour une mobilité durable.

Beaucoup d villes et agglomérations ont opté pour le bus à hydrogène

©CreativeMania/AdobeStock

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Mobilité durable : vers un fort développement des bus à hydrogène

C’est une technologie promise à un fort développement en France. Le bus à hydrogène a aujourd’hui le vent en poupe. En mai 2024, on dénombrait « 58 bus électriques à hydrogène standards et articulés en opération en France », explique l’association France Hydrogène Mobilité dans une étude sur le développement des bus. Une dizaine de villes ou d’agglomérations font figure de précurseurs : Auxerre, Belfort, La Roche-sur-Yon, Le Mans, Lens, Les Sables-d’Olonne, Lyon, Pau, Rouen, Toulouse et Versailles.

Ce mouvement, émergeant depuis 2019, devrait s’accentuer dans les années qui viennent. Certaines collectivités ont d’ores et déjà annoncé leur souhait d’étendre leur flotte hydrogène. Et de nombreuses autres devraient les rejoindre. Au total, France Hydrogène Mobilité estimait, en mai 2024, qu’environ 700 bus étaient en projet de déploiement, connu ou confidentiel.

Quels sont les avantages de l’utilisation de l’hydrogène dans les transports ?

Un levier pour lancer sa transition énergétique

Première priorité des collectivités intéressées par les bus à hydrogène : assurer leur transition énergétique en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. Une contribution à la lutte contre le changement climatique positive pour la planète, mais aussi pour leur politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

Ce faisant, les agglomérations concernées se mettent en conformité avec la réglementation européenne. Celle-ci prévoit en effet qu’un quart des nouveaux bus déployés dans les agglomérations de plus de 250.000 habitants doit être « zéro émission » (électrique à batterie ou à hydrogène) depuis juillet 2022. Une proportion qui s’élèvera à la moitié des autobus renouvelés au 1er janvier 2025. L’ensemble des collectivités sera progressivement concerné par le verdissement des flottes : 90 % des bus urbains vendus devront être « zéro émission » en 2030, et 100 % en 2035.

Une technologie simple et performante

Les collectivités qui se sont tournées vers l’hydrogène ont pu également être séduites par l’efficacité et la simplicité de la technologie utilisée. L’autobus est équipé d’une pile à combustible qui va fournir l’électricité nécessaire au déplacement grâce la combinaison de l’hydrogène (stocké dans des bouteilles sur le pavillon du bus) et de l’oxygène. Elle ne produit que de la vapeur d’eau et n’engendre aucune émission de CO2 et de gaz polluant.

Autres atouts de l’hydrogène : les bus sont particulièrement silencieux et disposent d’une autonomie importante, allant selon les modèles de 350 à 500 km. Enfin, la recharge s’effectue rapidement, généralement entre 10 et 20 minutes.

De l’hydrogène « vert » pour alimenter les bus

Afin de proposer une mobilité décarbonée, plusieurs collectivités ont décidé d’alimenter leurs bus avec un hydrogène « vert » (et non produit à partir d’énergie fossile c’est le cas de la quasi-totalité de l’hydrogène). C’est le cas par exemple à La Roche-sur-Yon, en Vendée. L’agglomération dispose aujourd’hui de deux bus hydrogène – le premier a été mis en circulation en 2021 – sur une flotte de 57 véhicules. L’hydrogène est produit localement, en Vendée, « à partir d’un électrolyseur alimenté en électricité renouvelable produite par Vendée Energie, qui déploie sur le territoire des actifs de production d’énergie renouvelable », est-il précisé dans l’étude menée par France Hydrogène Mobilité.

La collectivité dresse aujourd’hui un bilan positif : « la fiabilité de ces bus hydrogène est équivalente à celle de tout autre bus diesel classique », explique-t-elle dans l’étude, se félicitant notamment de l’ « autonomie très confortable permettant d’assurer sans contrainte le trajet journalier de 300 km ». Satisfaite, L’agglomération projette de déployer 9 bus supplémentaires d’ici 2033.

Une même dynamique a été impulsée à Auxerre (Yonne). Le réseau de transport urbain de la Communauté de l’Auxerrois s’est doté de cinq bus à hydrogène. Neuf véhicules supplémentaires devraient être mis en circulation d’ici 2027. Une station de production et de distribution d’hydrogène a été construite sur place. Son point fort : elle fournit un hydrogène « vert », issu exclusivement de sources renouvelables (parcs éoliens, barrages du Morvan…). Elle doit constituer la première brique d’un écosystème autour de l’hydrogène et alimentera, dans le futur, des trains, des camions ou des véhicules utilitaires.