À l’achat ou en location, sur fonds propres ou avec emprunt bancaire… De nombreux modes de financement s’offrent à vous pour acquérir un ou plusieurs véhicules d’entreprise. Le point sur leurs avantages et inconvénients, mais aussi sur les aides auxquelles vous pouvez prétendre, afin de vous permettre de faire le bon choix, en adéquation avec vos besoins.
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Quels sont les différents modes de financement des véhicules d’entreprise ?
Acheter les véhicules sur fonds propres
C’est l’option la plus simple pour acquérir un ou plusieurs véhicules d’entreprise. En finançant cet achat avec la trésorerie de votre société, vous devenez propriétaire sans aucun engagement (contrat de location, crédit…). Une solution qui a des atouts : vous économisez d’éventuels intérêts d’emprunt ou le surcoût lié à une location, et vous conservez une situation financière favorable si vous devez faire une demande de prêt dans le futur. Attention toutefois : cette option nécessite de disposer de fonds propres conséquents. Pensez, avant de vous engager, à faire le point sur la santé financière de votre entreprise et sur d’éventuels investissements à venir.
Faire un emprunt auprès de votre banque
Deuxième option pour financer votre véhicule d’entreprise : le prêt bancaire. C’est, là aussi, une solution simple, qui vous permet de réaliser cet achat tout en préservant votre trésorerie. Les banques proposent des prêts à moyen terme de 2 à 7 ans adaptés à ce type de dépense. Ces crédits d’investissement financent jusqu’à 100 % du prix du ou des véhicules. Dans la mesure du possible, il peut être toutefois judicieux de réaliser un apport financier (20 % du prix total par exemple), afin d’obtenir un taux d’intérêt intéressant. Un point d’attention, si vous faites le choix de cette option : elle augmente votre niveau d’endettement et peut réduire vos capacités d’emprunt pour de futurs investissements.
Recourir à une location avec option d’achat (LOA)
C’est une solution judicieuse pour maîtriser votre budget, en ayant une parfaite connaissance des dépenses liées à votre véhicule. Avec la location avec option d’achat (LOA) ou crédit-bail, vous versez chaque mois un loyer et vous connaissez à l’avance le montant qu’il faudra débourser à l’issue du contrat si vous souhaitez en devenir propriétaire. Vous avez par ailleurs la possibilité de régler à la signature un premier apport, le premier loyer majoré. Durant la durée du crédit-bail (2 à 5 ans), vous pouvez également opter pour des services supplémentaires (entretien, assurance, assistance).
Grâce au crédit-bail, vous avez ainsi accès à des véhicules neufs, bien entretenus, sans pour autant vous endetter. Attention toutefois : des frais peuvent être appliqués en cas de non-respect des termes du
contrat (durée de la location, dépassement du nombre de kilomètres prévus…). Si vous ne levez pas l’option d’achat, vous devez négocier sa reprise avec le concessionnaire — avec d’éventuels frais de remise en état.
Opter pour une location longue durée (LLD)
À la différence de la location avec option d’achat, la location longue durée (LLD) ne vous permet pas de devenir propriétaire du véhicule. Vous signez un contrat pour une location allant généralement de 1 à 5 ans et dont le loyer est déterminé en fonction de différents critères (durée du contrat, kilométrage souhaité, type de véhicule…). Point positif : vous profitez des avantages d’un véhicule neuf sans affecter votre capacité d’endettement. De nombreux services peuvent par ailleurs être associés à cette option (entretien, assurance, assistance, changement des pneus, forfait carburant, fourniture d’un véhicule de remplacement en cas d’incident, etc.). La LLD est une solution plébiscitée par de nombreuses entreprises pour sa simplicité. Pensez toutefois à garder un œil attentif sur les conditions de restitution du véhicule (pénalités en cas de dépassement du nombre de kilomètres contractualisé, d’endommagement…).
Quelle fiscalité pour les véhicules d’entreprise ?
Un autre paramètre doit être étudié avec attention avant d’acquérir un véhicule d’entreprise : les règles de fiscalité auxquelles il sera soumis.
Vous envisagez d’acheter une voiture ? Alors vous pourrez bénéficier du dispositif d’amortissement. Il permet de déduire des bénéfices imposables une charge d’exploitation, ouvrant la voie à une diminution des impôts. Son montant est toutefois plafonné à 18.300 € (9.900 euros pour les véhicules les plus polluants). Un plafond qui est relevé à 30.000 euros pour les voitures électriques dont le taux d’émission de CO2 est inférieur à 20 g / km . A noter qu’il n’est pas limité pour les utilitaires : l’amortissement représente donc 100 % de leur valeur. Sachez également que si vous réaliser un emprunt pour votre achat, les intérêts sont déductibles.
Vous vous orientez plutôt vers une location (LOA ou LLD) ? Là encore vous avez accès à des dispositifs fiscaux avantageux. N’étant pas propriétaire, vous ne pouvez pas avoir recours à l’amortissement. Mais vous pouvez en revanche comptabiliser vos loyers en charge déductibles pour l’établissement de l’impôt sur les bénéfices. Les plafonds sont les mêmes que pour le dispositif d’amortissement des véhicules achetés (entre 9.900 et 30.000 euros selon les émissions de CO2). Là encore, les véhicules utilitaires bénéficient d’une déductibilité totale.
A noter enfin que la TVA n’est pas déductible, que votre voiture soit achetée ou louée. Seuls l’acquisition d’un véhicule utilitaire permet de la récupérer.
Quelles aides pour financer des véhicules peu polluants ?
Vous souhaitez acheter ou louer un véhicule peu polluant au sein de votre entreprise ? Bonne nouvelle : différents dispositifs sont en place pour vous accompagner dans le financement de votre projet.
Quel est le montant de la prime à la conversion ?
C’est un dispositif bénéfique pour les comptes de votre entreprise comme pour la planète. La prime à la conversion mise en place par l’État permet d’accompagner particuliers et professionnels souhaitant acheter ou louer un véhicule peu polluant en échange de la mise au rebut d’un véhicule ancien polluant.
Différents critères d’éligibilité ont été définis par les pouvoirs publics (revenus fiscaux…). « Les véhicules neufs peuvent être électriques ou à hydrogène, [avec] le score environnemental minimum requis », précise le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Quant aux véhicules d’occasion, ils doivent avoir une émission de CO₂ inférieure ou égale à 132 g / km et peuvent utiliser l’essence (en Crit’Air 1), le gaz naturel, le GPL, l’éthanol ou le superéthanol comme source partielle ou exclusive d’énergie.
Le montant de l’aide est fixé à 1500 € pour les voitures particulières et peut atteindre un maximum de 8000 € pour une camionnette. La prime peut par ailleurs être majorée de 1000 € maximum si l’entreprise se situe dans une zone à faibles émissions. « Si une aide ayant le même objet a été attribuée par une collectivité, la surprime est majorée de 2000 € supplémentaires maximum », précisent les pouvoirs publics.
Attention : pensez à faire votre demande rapidement. Le dossier doit être complété dans les 6 mois suivant la date de facturation du véhicule pour un achat ou, dans le cas d’une location, de versement du premier loyer.
Pouvez-vous encore bénéficier du bonus écologique ?
Le gouvernement a annoncé en 2024 la fin du bonus écologique pour les personnes morales. Une exception existe toutefois : vous pouvez toujours profiter de cette aide au financement si vous faites l’acquisition ou si vous louez un véhicule utilitaire électrique. Son montant s’élève à 40 % du coût d’acquisition, avec un plafond fixé à 3000 €.
Des aides locales pour financer votre véhicule d’entreprise
Pensez à vous renseigner auprès des collectivités locales dont vous dépendez : certaines d’entre elles ont mis en place des aides au financement des véhicules peu polluants. C’est le cas par exemple de la Région Île-de-France. Votre entreprise compte moins de 50 salariés ? Alors vous êtes éligible au dispositif proposé par la collectivité. Le montant de l’aide s’élève par exemple à 6000 € si vous décidez d’acheter un véhicule à motorisation électrique (voiture, camionnette ou véhicule spécialisé de moins de 3,5 tonnes).
Focus
Des aides pour transformer son véhicule thermique en électrique
Vous souhaitez changer la motorisation de votre véhicule pour passer à l’électrique ? Les pouvoirs publics ont mis en place une prime au rétrofit à destination des entreprises. Son montant varie selon différents critères (type de véhicule…). Il s’élève par exemple à 2500 € pour un véhicule appartenant à la catégorie des voitures particulières ou à la catégorie M2. Renseignez-vous : certaines collectivités locales proposent elles aussi des aides au rétrofit.
Ce qu'il faut retenir
- Faites le point sur votre trésorerie et sur vos projets d’investissement afin de choisir le financement le plus adapté à votre entreprise.
- La location (LOA ou LLD) vous permet de bénéficier de véhicules neufs ou récents tout en lissant votre budget mobilité dans le temps.
- En faisant le choix de véhicules peu polluants, vous profitez d’aides au financement mises en place par les pouvoirs publics.