Les défis à relever et les perspectives d'avenir
Des enjeux réglementaires
Les réglementations européennes sur le recyclage des batteries imposent des obligations strictes aux acteurs de la filière pour garantir une gestion responsable des batteries tout au long de leur cycle de vie. Ces obligations portent notamment sur la collecte, le traitement, le recyclage, mais aussi sur la traçabilité des batteries et l'information des consommateurs.
Mis en place en juillet 2024, une nouvelle réglementation impose l'intégration de matériaux recyclés dans les batteries neuves. À partir de 2025, les fabricants devront déclarer la quantité de matières recyclées utilisée. Ensuite, d'ici 2031, les batteries devront contenir un contenu recyclé d’au moins 16 % de cobalt et 6 % de lithium et de nickel. Ce pourcentage augmentera d'ici 2036 à 26 % pour le cobalt, 12 % pour le lithium et 15 % pour le nickel.
L'objectif est de réduire l'impact environnemental de ces produits, en limitant l'extraction de matières premières, en favorisant le recyclage et en minimisant les émissions de substances dangereuses. Ces réglementations évoluent régulièrement pour s'adapter aux progrès technologiques et aux nouveaux enjeux environnementaux.
Un avenir prometteur
Des innovations dans le recyclage des batteries électriques se développent progressivement, avec plusieurs projets prometteurs. En France, la start-up Mecaware prévoit de construire deux usines de recyclage, notamment dans le Nord et le Pas-de-Calais, pour récupérer les métaux rares présents dans les batteries, comme le lithium, le cobalt et le nickel.
D'un autre côté, des méthodes innovantes sont testées pour améliorer l'efficacité du recyclage, notamment en séparant les composants de la « black mass », une matière contenant divers métaux utilisés dans les batteries. Par exemple, une technique en développement en Allemagne utilise des réactifs pour extraire le graphite des métaux comme le cobalt et le nickel.
Les scientifiques de l'Université Rice ont révolutionné le recyclage des batteries en développant une méthode qui consiste à soumettre les batteries usagées à une chaleur intense de 2200°C. Ce procédé permet de récupérer près de la totalité des matériaux précieux contenus dans les batteries, ouvrant ainsi la voie à une économie circulaire plus vertueuse pour le secteur automobile.
Des chercheurs de l'Université d'État de Pennsylvanie ont découvert une méthode innovante pour recycler les batteries à état solide. Ils utilisent des couches polymères pour séparer plus facilement les matériaux lors du recyclage, et recréent des batteries à partir de ces composants recyclés. Les batteries ainsi obtenues conservent plus de 92 % de leur capacité initiale, ouvrant la voie à un recyclage plus efficace et durable.
Les constructeurs automobiles travaillent également sur l’augmentation significative de l'autonomie (jusqu'à 1 200 km pour certaines batteries à l'état solide), une réduction du temps de charge (objectif de 6 minutes d'ici 2028), et une meilleure durabilité des batteries, avec jusqu'à 5 000 cycles de charge pour les nouvelles générations.
La deuxième vie des batteries électriques est une solution innovante pour répondre aux défis environnementaux et énergétiques actuels. En combinant réparation, stockage d'énergie, mobilité douce et recyclage, les batteries usagées trouvent de multiples applications. Si des défis restent à relever, notamment en matière de réglementation et de développement de technologies de pointe, les perspectives sont prometteuses.