Véhicules hydrogènes : quelles aides pour constituer votre flotte ?

Vous souhaitez faire l’acquisition de véhicules roulant à l’hydrogène au sein de votre entreprise ? Bonne nouvelle : l’Etat et les collectivités locales ont mis en place des subventions pour encourager l’achat ou la location de modèles peu polluants et favoriser ainsi le développement de la mobilité durable.

Pompe à hydrogène branchée sur une voiture blanche, illustrant le processus de ravitaillement d’un véhicule à hydrogène, avec un arrière-plan naturel flou.

©aska/AdobeStock

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Hydrogène : une énergie d’avenir ?

C’est une source d’énergie qui incarne l’avenir dans plusieurs secteurs d’activité (industrie, énergie…). Parmi eux : la mobilité, où l’hydrogène pourrait, au même titre que l’électricité, s’imposer dans les années qui viennent. Reste toutefois un défi à relever : la grande majorité de l’hydrogène est aujourd’hui produite à l’aide d’énergies fossiles (gaz, charbon…) et émet d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Il faut donc développer une filière permettant de produire massivement de l’hydrogène « vert » renouvelable et bas-carbone. Une priorité à laquelle s’attèlent les pouvoirs publics français, qui doivent débloquer, en ce sens, une enveloppe de 9 milliards d’euros d’ici 2030. Une filière est en cours de construction dans l’Hexagone, avec notamment le lancement de giga-usines d’électrolyseurs.

Nota Bene

L’hydrogène « vert », comment ça marche ?

Pour produire de l’hydrogène, il faut réaliser une opération chimique appelée hydrolyse de l’eau. Elle consiste à séparer hydrogène et oxygène à l’aide d’un courant électrique produit grâce à une source d’énergie renouvelable (éolien, solaire, hydroélectricité…). Cet « hydrogène vert » sera stocké et pourra, le moment venu, alimenter une pile à combustible dans des véhicules adaptés. Il sera alors associé avec de l’oxygène pour produire l’électricité nécessaire au déplacement, ainsi que de l’eau.

Quels secteurs d’activité s’intéressent à l’hydrogène ?

Les véhicules à hydrogène devraient s’implanter demain dans les secteurs d’activité où « les solutions à base de batteries sont plus difficiles à mettre en œuvre ou posent des enjeux de poids », expliquent les pouvoirs publics français. L’hydrogène a, face à cela, des atouts à faire valoir : une pile à combustible plus légère et moins volumineuse, un temps de recharge plus rapide et une autonomie plus grande.

Cela concerne en particulier les filières dont la mobilité est précisément le cœur de métier. C’est le cas par exemple du transport intensif de passagers : taxis, autocars longue distance, bus urbains – pour ces derniers, l’usage de l’hydrogène est particulièrement indiqué pour les lignes les plus longues.

Même chose pour le secteur de la livraison où des flottes d’utilitaires légers roulant à l’hydrogène pourraient se développer dans un futur proche. De façon générale, le transport de marchandises sur route devrait voir le nombre d’immatriculations de véhicules hydrogène augmenter en France, en parallèle des progrès technologiques observés (les modèles les plus performants devraient atteindre une autonomie de 1000 km à l’horizon 2028).

Enfin, de nombreuses collectivités s’intéressent à la mobilité hydrogène pour leurs parcs de bennes à ordures ménagères.

Qu’en est-il des flottes de voitures individuelles ? Le recours à l’hydrogène n’est pas encore très développé au sein des entreprises. Deux freins principaux expliquent, pour l’heure, ce faible déploiement : le coût élevé d’acquisition des véhicules et la faiblesse du maillage du territoire en bornes de recharge. Deux sujets sur lesquels la filière électrique possède, aujourd’hui, une réelle avance.

Quelles aides pour acquérir un véhicule hydrogène ?

Les véhicules hydrogène contribuent, au même titre que les modèles à batterie électrique, au développement de la mobilité durable. Ils bénéficient donc eux aussi du système d’aides mis en place par l’Etat français et de nombreuses collectivités locales.

Bonus écologique : quels sont les véhicules éligibles ?

Le bonus écologique a été initié par les pouvoirs publics en 2007 dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Il a longtemps permis aux acquéreurs de véhicules contribuant à la mobilité durable de bénéficier d’une prime. Les règles ont sensiblement changé en février 2024. Un décret publié au Journal Officiel a alors « supprimé » le bonus écologique applicable à l’acquisition de voitures particulières neuves pour les personnes morales », ainsi que « pour les voitures particulières et les camionnettes d’occasion ».

Le bonus écologique n’est donc désormais accessible que pour une catégorie de véhicules roulant à l’hydrogène : les utilitaires neufs. L’achat d’une camionnette vous permettra ainsi d’obtenir une subvention de 3000 € (contre 4000 € avant la réforme de 2024).

Prime à la conversion : quelles sont les conditions pour l’obtenir ?

Le principe de la prime à la conversion est simple : elle permet aux particuliers comme aux professionnels d’obtenir une aide pour l’achat ou la location d’un véhicule peu polluant en échange de la reprise et de la mise à la casse d’un modèle polluant.

Vous êtes dans ce cas ? Alors vous pouvez bénéficier d’une aide fixée à 1500 € pour les voitures particulières et jusqu’à 8000 € pour les camionnettes. Attention toutefois : pour obtenir la prime, vous devez remplir différentes conditions (revenus fiscaux…) définies par les pouvoirs publics et justifier d’un établissement en France. De même, vous devez vous assurer que le modèle que vous souhaitez mettre au rebut correspond bien aux critères mentionnés par l’Etat(acquisition depuis au moins un an…).

Bonne nouvelle : vous pourrez, en certains cas, bénéficier d’un bonus sur votre prime à la conversion. Elle sera ainsi majorée de 1000 € au maximum « si l’entreprise justifie d’un établissement dans une commune située dans une zone à faibles émissions », précise le ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie qui poursuit : « Si une aide ayant le même objet a été attribuée par une collectivité, la surprime est majorée de 2000 € supplémentaires maximum ».

Nota Bene

Comment obtenir sa prime à la conversion ?

Les pouvoirs publics ont mis en place un site (primealaconversion.gouv.fr) pour que vous puissiez faire votre demande de prime à la conversion. Sont notamment précisées les pièces qui doivent être jointes au dossier. Ne tardez pas : votre demande doit être déposée dans les 6 mois suivant la date de facturation du véhicule s’il s’agit d’un achat, ou du versement du premier loyer pour une location.

Véhicules hydrogène : quelles sont les aides des collectivités locales ?

De nombreuses collectivités proposent des aides pour encourager entreprises comme particuliers à développer la mobilité durable.

C’est le cas par exemple de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a mis en place des subventions pour l’acquisition d’un véhicule utilitaire propre par des professionnels (auto-entrepreneurs, artisans, très petites entreprises, PME, collectivités locales, administrations publiques). Elles peuvent atteindre 6000 € pour les véhicules neufs hydrogène.

Autre exemple : la Ville de Paris propose, sous conditions, des aides à l’acquisition de certaines catégories de véhicules hydrogène par les professionnels établis dans la capitale. Le forfait est de 6000 € pour un véhicule utilitaire léger ou un taxi et atteint 9000 € pour un poids lourd.

Ce qu'il faut retenir !

  • La prime à la conversion vous permet d’obtenir jusqu’à 8000 € d’aide pour l’achat ou la location d’un véhicule neuf en échange de la mise au rebut d’un modèle polluant.
  • Seule l’acquisition d’un utilitaire neuf roulant à l’hydrogène peut désormais vous permettre d’obtenir le bonus écologique.
  • Pensez à contacter les collectivités locales dont vous dépendez : nombre d’entre elles proposent des subventions à l’acquisition de véhicules peu polluants.